lunes, 16 de abril de 2012

Ody Saban: los ojos abiertos sobre la visión primordial


Nacida en Estambul, Ody Saban se establece desde 1977 en París, integrando en 1990 el grupo surrealista parisino, entonces aún en torno a Vincent Bounoure y al que sigue perteneciendo hoy. Escritora y artista, está presente en la revista S.u.rr..., así como en otras publicaciones del movimiento surrealista internacional.
Del 14 de abril al 12 de mayo, Ody Saban expone dibujos y acuarelas en la galería Dettinger-Mayer de Lyon, bajo el título de “Prises de risques”:
“Car vous verrez que peindre en continu avec mes yeux, mon toucher et avec tout mon corps et développer, au naturel, mes sens hallucinatoires, tel est le premier principe de prise de risque que je prends.
Transformer le prosaïsme du monde visible, non seulement avec la création d’œuvres d’art, mais tout le temps.
Passer pour une folle, parce que j’invente des mythes nouveaux, par mutations de l’histoire ou des mythologies, ottomanes, perses, égyptiennes, hébraïques, occidentales, shamaniques…
Refuser la domination masculine. Faire que ce refus saute aux yeux, dans mon art, comme partout ailleurs.
Chercher de toutes mes forces à tracer des esquisses d’une civilisation nouvelle.
Combattre la dictature du Capital et des goûts dégoûtants «des marchés» fussent- ils marginaux.
M’identifier à Lilith et à Louise Michel.
Avec mon amoureux et quelques créateurs, pratiquer de nouveaux modes d’automatismes et de créations collectives.
Voilà quelques risques que je me permets de prendre et aux quelles je m’expose vingt quatre heures sur vingt quatre dans chacune de mes œuvres et de mes actes.
Aimer est aussi un grand risque, émergé de la vie anesthésiée.
Mais pourquoi ne pas entrer dans ma magie subversive?
Personne ne veut la vie comme on la vend.
On pourra voir dans cette nouvelle exposition un ensemble d’œuvres réunissant des grandes aquarelles, des grands dessins, et aussi de tous petits formats de 10 cm x 10 cm qui ne sont pas sans beaucoup à dire...
Pendant qu’un bateau crie du dessus de l’exposition («Appartements d’Océan; Talisman n. 6, aujourd’hui les gens veulent des appartements Océan. On ouvre la porte et on descend quelques marches mouillées aux coquillages roses et au bout de la plage il y a l’Océan et les bateaux qui dansent!»), plusieurs visages traversent l'exposition. De Zapatistes, de Lilith, de Lune Han, de L’échelle de la ligne, d’Il y a toi dans mes yeux, de la Finesse de la pensée, du Portrait raffiné de peau»... Et enfin de «Mélusine la bâtisseuse, dans l’angle de l’Arcane 17», qui a construit toute la nuit cette exposition. Les bras ouverts, ces œuvres créés par Mélusine vous attendent, pour que vous preniez des risques en vous posant des questions.
Comme par exemple: Pourquoi y a t-il un labyrinthe du visage? Pourquoi peut-on voler avec un hommage au visage et rester avec les ailes de Psyché dans les bras de l’Indien, dans la forêt Chiapaneca Lacandone, pendant qu’un babouin avec des humains fantasmatiques, fleur dans la tête, le visage secret, dans le boudoir de la philosophie, pense à des mythologies télescopées. Eux sans Clinton, avec l’œil est une tête, dans tes bras? Venez nombreux prendre des risques.
*

Sobre este bello Retrato de Mélusine, Arcane 17 (acuarela con tinta china sobre papel de seda) ha escrito el texto “La leyenda de la imagen titulada Mélusine”:
“J’aime beaucoup le livre «Arcane 17» d’André Breton où André Breton parle de Mélusine. Dans ce livre, Mélusine représente l’amour et ne fait qu’une avec la nature et l’humanité. C’est une femme qui se voile et qui se dévoile par elle-même, comme l’amour. Mélusine indestructible est l’initiation nécessaire du dévoilement de toute la force, puissance physique de la poésie.
Elle est un message de paix porteur d'avenir, programmé sous le signe de la construction, de l'entente et de la mémoire. Pour cela j’ai choisis de célébrer le personnage de Mélusine car sa puissance du charme de cette femme-enfant, écarte comme dans l’interprétation d’André Breton, les puissances hostiles mécaniques et automates de la guerre et de tout ce qui peut nuire aux attaques perverses contre la nature et l’amour sublime.
L’état de grâce de Mélusine résulte de la conciliation en un seul être de tout ce qui peut être attendu du dehors et du dedans. Ce qui apparaît comme des fatalités doit être déjoué avec elle.
Ici, c’est question de s’assumer les limites de l’inconscient et du mystère, l’ombre, son animalité, sa part d’obscur et d’inconnaissable. Mais c'est également une façon de se distinguer, de se situer hors du lot, au-dessus –ou au-dessous, peu importe– de la vulgaire condition humaine. Un peu comme pour Don Quichotte, une façon de vivre l'aventure.”
*
En el catálogo O reverso do olhar, publicación de Miguel de Carvalho que acompañaba la exposición del movimiento surrealista celebrada en 2008 en Coimbra, Ody Saban aparece representada con cinco extensos (e intensos) poemas amorosos, y dos acuarelas con tinta china sobre papel de arroz; una de estas, la titulada Sobre el tapiz volador, la hemos reproducido aquí, arriba, mientras que uno de los versos de “La lengua extranjera” nos proporcionó el título de esta noticia sobre Ody Saban, cuyas imágenes plásticas, en las que reina el placer absoluto, son tan apasionadas y exultantes como sus poemas, la mirada bien abierta sobre la “visión primordial”. La revista del grupo surrealista de Leeds comentaba así otra de sus exposiciones, de título también muy expresivo (“Los juegos de las líneas y de la voluptuosidad”): “Las líneas sensualmente serpenteantes de estos dibujos animan al unísono formas humanas, animales, plantas y objetos en campos vivos de interacción y transformación. Ello puede ser aplicado a la obra entera de Ody Saban, que, tomada en su conjunto, constituye algo así como el grimorio sin fin de una biblioteca mágica”. Las páginas de ese libro mágico son una fiesta de la imaginación, que no deja de evocarnos un tanto la de Aloïse y más la de otra mujer oriental: Baya, cuya “aparición resplandeciente sobre el cielo ansioso de 1947 en París” registró André Breton, como hubiera registrado en 1990 la de Ody Saban, eso sí, más rica aún desde el punto de vista de la vastedad imaginativa.
Veamos ahora esta trilogía pictocrítica aparecida en Other air, el libro del grupo checo y eslovaco reseñado aquí mismo hace unos días:


Del máximo interés para el surrealismo son las “creaciones fusionales” de Ody Saban y Thomas Mordant, surgidas en 1990. Ella misma habla de estas creaciones en el n. 2 de S.u.rr..., relatando cómo comenzaron a dibujar conjuntamente colocándose lado a lado, de pie, en un estado fusional y, por supuesto, sin ninguna preocupación estética. Las decenas de dibujos resultantes las firmaron Mordysabbath, unidad poética que distingue estos dibujos realizados en perfecta fusión de otros de creación también común, pero en los que no se produce dicha fusión. En los dibujos de Mordysabbath “no reconocemos nuestras inspiraciones habituales, ni siquiera superpuestas, sino una inspiración en lo esencial completamente nueva”. Y añade: “Lo que realiza un estado de fusión elevada es sobre todo el deseo inconsciente y consciente de alcanzar ese estado. Sin embargo, ciertas reglas semi-espontáneas nos parecen favorecer ese proceso: Obrar siempre en los mismos momentos con la misma obra. Metamorfosear sistemáticamente lo que podemos distinguir como la contribución del otro. Durante el acto, no formular ningún proyecto, ninguna crítica”.
Mordysabbath es “un ser surrealista”, ajeno, pues, a la división tradicional de los seres, no restringiéndose su actividad al dibujo, sino también al relato, del que hay una muestra en el n. 1 de la misma revista. Pero limitémonos aquí a ver el dibujo del n. 2: